Le mouvement : tel est le point de départ du travail de Walid El Masri qui s'est, au fil du temps, imposé comme une constante dans son œuvre. Le mouvement, évoqué au travers de la sensation, avec notamment des formes qui demeurent inachevées, se poursuivant au-delà de la toile.
Dans les aquarelles présentées à la galerie Europia, Walid El Masri s'attache cette fois à contenir le mouvement à l'intérieur du cadre. Ici, le mouvement est interne, les éléments sont dans une relation lente et sereine avec l'extérieur.
Les processus techniques de l'aquarelle et la nature sensible du papier placent l'artiste dans une position dominante : sa main aborde le support depuis le haut, contrairement à la toile qui le place le plus souvent en vis-à-vis. Cette position dominante autorise l'éclosion du détail, sur le plan de la plastique comme sur celui des formes.
Natures mortes, arbres évoquant le corps humain, gravures aux harmonies gris-noir forment la trame de l'œuvre en papier de Walid El Masri. L'arbre flotte à la surface du papier, ses feuilles délicates tracées par le pinceau sont parfois soumises, comme la pluie, aux lois de l'apesanteur. L'inégale succession des hachures et lignes du crayon capte une part de l'attention dévolue aux touches de pinceau. Cette structure désigne les espaces purs sur le papier, nous invitant à entrevoir l'environnement vierge où les arbres ont vu le jour.
Ces constellations renvoient l'observateur vers les œuvres antérieures de l'artiste, comme s'il revivait des souvenirs, entre sérénité et tourment.
Avec cette série « Cocoon », la galerie Europia propose des œuvres sur papier réalisées par Walid El Masri en 2016. Cinq toiles grand format seront également exposées.
« Cocoon », du 8 décembre 2016 au 17 janvier 2017, à la galerie Europia.

Nour Asalia : scultrice et chercheuse en esthétique