Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, quel impact sur la ville sociale?
29 Mars 2007 - Université de Paris 8

 

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« Le milieu urbain sous le regard de la Cyberculture »
Claude BALTZ

Philosophe,
Professeur en Sciences de l’information et de la communication.
Université Paris 8.

Thèmes de recherche :
Epistémologie de l’information et de la communication
Effets sociaux des TIC
Cyberculture

Nombreuses consultations et directions d’étude :France Télécom, CNET, Plan Urbain, Observatoire des Télécommunications dans la Ville (OTV), Digital Equipment France, etc.

L’idée principale est que l’application des TIC en milieu urbain s’est caractérisée essentiellement jusqu’ici par quelques grandes tendances :
- en gros, on a surtout appliqué les TIC sur l’espace urbain, au lieu d’en penser l’imbrication
- cette mise en œuvre s’est d’abord faite selon les critères de la performance technique
- enfin, elle s’est opérée de façon anarchique, sans image d’ensemble.
Quelques réalisations, comme l’expérience visiophonique de Biarritz ou des débuts de « ville numérique » comme Parthenay échappent certainement par certains aspects à ce constat mais, dans l’ensemble, on peut avancer que nous en sommes encore aux balbutiements d’une réflexion un peu consistante sur les rapports entre TIC et milieu urbain. On développera donc quelques pistes pour tenter d’avancer sur ce terrain encore neuf :
- Les choses ayant maintenant avancé, il devient indispensable, comme cela s’est progressivement passé en entreprise, que les promoteurs de ces types de projet possèdent un minimum de cette culture spécifique, que l’on nomme de plus en plus « cyberculture », dans un sens qui sera explicité.
- A l’heure où se font jour, à Tokyo, par exemple, des projets de « rue interactive », il devient en conséquence indispensable, dans ce nouveau domaine de l’art, de s’approprier autrement que par effet de mode, des concepts structurants tels que : réseaux, hypertextes, écriture généralisée, interactivité, simulation, couplage technique/théorie, paradigme biologique, etc.
- L’imprégnation cyberculturelle permet alors de considérer que les espaces architectural et urbain doivent de plus en plus se penser dans leurs rapports complexes avec le cyberespace.
- Ceci mène donc d’abord, avant tout appareillage technologique, à regarder l’espace en termes d’information, de communication, d’échange, de mémoire, d’écriture/lecture, ainsi que les usages ainsi induits, qu’ils soient réels, potentiels ou virtuels.
- En particulier, on peut aussi concevoir une remise en cause du zoom habituel, qui se manifeste le plus souvent par une « échelle monumentalisante », qui survalorise les grandes machines communiquantes, au détriment d’éléments plus quotidiens. Ainsi peuvent peut-être se trouver mieux situées les pratiques du « brutalisme » ou les « théories du chaos » mal digérées.
- Plus théoriquement, mais avec des enjeux évidents, il semble également possible sur ces nouvelles bases, de poser un fondement théorique à la nécessaire dimension de la surprise, opposée à l’uniformité, en ce qu’elle constitue le constituant fondamental de l’information.
- Enfin, pour n’anticiper apparemment que de très peu, il faudrait faire une place à part, et importante, à ce qui se traite en cyberculture sous le couple théorique « information/énergie » : il est évident que, s’appuyant sur des technologies encore inexistantes ou trop chères il y a peu, nous devons commencer systématiquement commencer à reconsidérer le statut du déplacement physique, au profit du déplacement informationnel.